Le gouvernement québécois prépare une initiative majeure pour renforcer le sentiment nationaliste et améliorer l’intégration des nouveaux arrivants. Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, présentera bientôt un projet de loi visant à encadrer l’intégration des immigrants dans la société québécoise. Cette législation, qualifiée de principe, pourrait profondément modifier la manière dont les nouveaux arrivants s’adaptent à la vie au Québec.
Réaffirmer les fondements de l’identité québécoise
L’objectif principal de ce projet de loi est de renforcer les piliers de l’identité québécoise : la langue française et la culture locale. Le gouvernement souhaite instaurer un « contrat social » entre la province et les immigrants, axé sur la francisation et l’accès à la culture québécoise. Cette approche s’éloigne du multiculturalisme promu par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau, privilégiant plutôt un modèle d’interculturalisme. Dans ce cadre, les immigrants sont encouragés à s’intégrer à la culture majoritaire tout en contribuant à son enrichissement.
Selon des sources proches du dossier, cette vision va au-delà de l’interculturalisme traditionnel. Les nouveaux arrivants devront jouer un rôle actif dans la préservation et l’évolution de la culture québécoise, plutôt que de se contenter d’une adaptation passive.
Des modalités encore à préciser
Pour l’instant, les détails sur la mise en œuvre de ces principes restent flous. Toutefois, il est probable que les municipalités et les organismes publics devront aligner leurs actions sur ce nouveau cadre législatif. La protection de la langue française, de la culture et des valeurs québécoises demeure au cœur de cette initiative.
Une continuité dans les politiques d’intégration
Ce projet s’inscrit dans la lignée des politiques d’intégration du gouvernement Legault. Depuis 2020, les immigrants doivent passer un test sur les valeurs québécoises, qui évalue leur compréhension des principes démocratiques, de l’égalité des sexes et de la laïcité. Le nouveau projet de loi élargit cette démarche en intégrant ces principes dans un cadre juridique plus complet.
Vers une constitution québécoise ?
Cette initiative fait écho à une recommandation du Comité consultatif sur les enjeux constitutionnels, qui avait suggéré l’adoption d’une loi-cadre pour définir le modèle québécois d’intégration. Bien que le projet actuel ne propose pas encore de constitution québécoise, il pourrait ouvrir la voie à une telle possibilité d’ici 2026, comme l’a laissé entendre François Legault.
Une démarche progressive
Le gouvernement prévoit d’aborder d’autres questions sensibles, comme la laïcité et les pratiques religieuses en public, dans des législations futures. Cette approche progressive reflète la volonté du gouvernement de structurer un modèle d’intégration aligné sur sa vision nationaliste.
Ce projet de loi marque une étape importante dans la définition de l’identité québécoise et la gestion de la diversité culturelle.
Source : Radio-Canada