août 17, 2023

Le Canada Réfléchit au Visa des Nomades Numériques : Défis et Incertitudes

Au cours de cet été, Sean Fraser, ancien ministre fédéral de l’Immigration au Canada, a suscité un enthousiasme généralisé parmi les nomades numériques en annonçant une stratégie visant à les attirer dans le pays. Cependant, deux mois après cette annonce très médiatisée, la situation demeure floue, laissant de nombreux travailleurs à distance dans une “zone grise” juridique.

Ce nouveau programme, présenté lors de la conférence Collision à Toronto, a été initialement salué comme une initiative permettant aux travailleurs ayant un employeur étranger de séjourner et de travailler au Canada pendant une période de six mois. De plus, s’ils recevaient une offre d’emploi au cours de leur séjour, ils pourraient potentiellement prolonger leur séjour ou même changer leur statut en résidence permanente.

Cependant, jusqu’à présent, le très attendu “visa de nomade numérique” tarde à se concrétiser, laissant de nombreux espoirs déçus. De nombreux travailleurs ont retardé leurs démarches de visa en espérant obtenir un statut officiel au Canada, mais l’incertitude persiste quant à la date de mise en place de ce programme.

Le gouvernement canadien, avec un nouveau ministre de l’Immigration récemment nommé, avait également annoncé son intention de consulter des partenaires du secteur privé et public pour déterminer s’il fallait envisager d’autres politiques pour attirer les nomades numériques au Canada. Jusqu’à présent, aucune consultation n’a été confirmée, ajoutant à l’incertitude ambiante.

Claire Estagnasié, doctorante à l’Université du Québec à Montréal et spécialiste du nomadisme numérique, a partagé son point de vue lors d’une interview accordée au Devoir. Elle estime que l’annonce gouvernementale “pourrait clarifier une zone grise, mais dans la pratique, cela ne change absolument rien”. En effet, la plupart des nomades numériques continuent de travailler au Canada sous un visa de visiteur, évoluant en marge des lois canadiennes.

De plus, l’annonce ne traite pas de questions cruciales telles que l’assurance maladie pour ces voyageurs de longue durée, ni la question fiscale pour ces travailleurs. À l’heure actuelle, les nomades numériques ne paient des impôts que dans leur pays d’origine. Par exemple, un Américain résidant au Canada ne paie des impôts qu’aux États-Unis s’il ne séjourne pas plus de six mois de l’autre côté de la frontière. De nombreux travailleurs utilisent cette pratique pour éviter d’être imposés au Canada.

Selon Claire Estagnasié, cette stratégie serait bénéfique pour les nomades numériques américains, car elle leur éviterait des tracasseries administratives. Cependant, pour les travailleurs d’autres nationalités, la situation resterait inchangée.

L’annonce suscite également des inquiétudes quant au logement des nomades numériques, une préoccupation déjà pressante dans des villes comme Montréal.

Le Canada rejoint ainsi la liste croissante des pays cherchant à attirer des travailleurs nomades numériques, mais la mise en œuvre de cette stratégie exige une planification minutieuse et une exécution efficace pour répondre aux besoins réels de cette population en pleine croissance.

Baobab Visa Canada

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